L'IA a profondément transformé le secteur du divertissement et des jeux vidéo, et ouvre la voie à des utilisations multiples. Dans les jeux vidéo, l'IA permet de créer des effets spéciaux améliorés, des acteurs numériques, des jeux en monde ouvert riches et des personnages non-joueurs détaillés. De plus, l'IA peut générer des œuvres musicales inspirées du style de musiciens populaires ou des romans dont le style s'apparente à celui d'auteurs célèbres. Face à ces possibilités infinies, certains créateurs pourraient souhaiter protéger leurs œuvres contre l'utilisation de l'IA pour créer du contenu similaire à leur style créatif ou à leur image, sans leur consentement ou sans avoir convenu d'une rémunération. D'autres créateurs veulent profiter de l'avantage économique tiré de la formation de l'IA pour produire d'autres œuvres du même style ou leur ressemblant.
Ces questions ont été soulevées dans l'industrie cinématographique américaine lors des grèves de 2023 par la Screen Actors Guild – American Federation of Television and Radio Artists (SAG-AFTRA). Les studios ont accepté de ne pas utiliser l'image numérique ou la ressemblance d'un acteur sans son consentement ou sans avoir convenu d'une rémunération. Sous réserve d'exceptions limitées, il n'est pas possible actuellement de recourir à l'IA pour créer un artiste de synthèse à moins d'en informer la SAG-AFTRA, de donner au syndicat la possibilité de négocier de bonne foi l'audition d'un véritable acteur pour jouer le rôle de l'artiste de synthèse et, si l'artiste de synthèse ressemble à un véritable acteur, d'obtenir le consentement de ce dernier. Au Canada, ces questions seront abordées lors de la négociation de la nouvelle convention collective avec la Canadian Media Producers Association et l'Alliance of Canadian Cinema, Television and Radio Artists (ACTRA). L'ACTRA a exercé de la pression sur le gouvernement fédéral, qui s'apprête à adopter la Loi sur l'intelligence artificielle et les données. L'ACTRA a suggéré que toute nouvelle loi sur l'IA devrait permettre aux interprètes de contrôler l'utilisation de leur voix, de leur image ou de leur ressemblance par l'IA, et d'y consentir, et de recevoir une rémunération pour cette utilisation.
Plusieurs auteurs ont déposé des plaintes pour violation du droit d'auteur devant les tribunaux américains en raison de l'utilisation par IA d'œuvres protégées par le droit d'auteur pour recréer des œuvres similaires ou concurrentes. Comme aucune plainte similaire n'a été déposée devant les tribunaux canadiens, il reste à voir si ces utilisations seront considérées comme une violation du droit d'auteur ou si elles bénéficieront d'une exception relative à l'utilisation équitable.
L'utilisation de l'IA par les créateurs pour réaliser leurs œuvres comporte des risques. Comme il est expliqué plus en détail dans la section Droits d'auteur et marques de commerce du présent guide, la Loi sur le droit d'auteur exige vraisemblablement qu'un humain soit à l'origine d'une œuvre pour que celle-ci bénéficie de la protection du droit d'auteur. Il est difficile de déterminer dans quelle mesure l'IA pourra participer à la création d'une œuvre avant d'être considérée comme son auteur, auquel cas l'œuvre ne sera pas protégée par la Loi sur le droit d'auteur.
À un moment où l'IA continue de transformer les créations artistiques, une activité autrefois réservée à l'humain et à l'abri de l'empiètement de l'IA, il est crucial de comprendre l'évolution des forces et des faiblesses de l'IA. Cela permettra aux particuliers et aux entreprises de ne pas se retrouver dépassés.
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