English version below

Entre 1995 et 1997, deux patients se sont vus administrer des injections du vaccin contre l'hépatite B. Peu de temps après les injections, la sclérose en plaque leur a été diagnostiquée.

En 2013, les patients ont respectivement agi en responsabilité contre le fabricant du vaccin défectueux.

La difficulté de ces affaires tient dans l'application temporelle de la règlementation en matière de responsabilité du fait des produits défectueux. En effet :

  • La directive communautaire du 25 juillet 1985 en la matière, devant être transposée par les états membres avant le 30 juillet 1988, a prévu deux délais de prescription :

(i) un délai de trois ans à compter de la connaissance du dommage, ou ;

(ii) un délai de dix ans à compter de la date à laquelle le producteur a mis en circulation le vaccin.

  • La transposition en France, de ladite directive, est intervenue le 19 mai 1998 ;

Or, les plaignants se sont vus injecter le vaccin contre l'hépatite B entre 1995 et 1997.

Les cours d'appel de Montpellier et Besançon ont déclaré les actions des plaignants prescrites en interprétant les règles de prescription à la lumière de la directive communautaire.

La Cour de Cassation rejette cette argumentation et précise que l'action en responsabilité contre un fabricant dont le vaccin a été mis en circulation après la fin du délai de transposition de la directive mais avant la transposition effective de celle-ci s'effectue dans un délai de dix ans à compter de la consolidation du dommage, et non du diagnostic de la maladie.

La Cour de Cassation reprend ainsi par ces deux arrêts sa jurisprudence établie en matière de responsabilité du fait des produits défectueux et ce, dans un souci de faveur des victimes.

Liability for defective products: the French Supreme Court issue a reminder of rule on prescription

Between 1995 and 1997, two patients were injected with hepatitis B vaccine. Shortly after the injections, they were diagnosed with multiple sclerosis.

In 2013, the patients respectively took action against the manufacturer of the defective vaccine.

The difficulty of these cases lies in the temporal application of the regulations concerning liability for defective products. Indeed:

  • The Community Directive of 25 July 1985 on the subject, must be transposed by the states members before 30 July 1988, has two limitation periods:

(i) a period of three years from the knowledge of the damage, or;

(ii) 10 years from the date on which the producer released the vaccine.

  • The transposition into France of the said Directive took place on 19 May 1998;

However, the complainants were injected with vaccine against hepatitis B between 1995 and 1997.

The courts of appeal of Montpellier and Besançon declared the actions of the plaintiffs prescribed by interpreting the rules of prescription in the light of the directive community.

The Court of Cassation rejects this argument and specifies that the action for damages against a manufacturer whose vaccine has been put into circulation after the end of the transposition period of the Directive but before the actual transposition thereof is carried out in a ten years from the consolidation of the damage, and not the diagnosis of the disease.

The Court of Cassation thus takes up again by these two judgments its jurisprudence established in the matter of responsibility for the faulty products and this, in a concern of favor of the victims.

The content of this article is intended to provide a general guide to the subject matter. Specialist advice should be sought about your specific circumstances.