Le Conseil consultatif de publicité pharmaceutique (CCPP) est un organisme indépendant et à but non lucratif financé selon la formule du « paiement à l’acte ». Il offre des services de préagrément de tout le matériel publicitaire destiné aux professionnels de la santé afin de veiller à ce qu’il soit conforme aux normes réglementaires, scientifiques, thérapeutiques et éthiques décrites dans le Code d’agrément de la publicité (le « Code »). Toute publicité approuvée par le CCPP porte le logo de l’organisme. Le CCPP offre également aux concurrents un forum leur permettant de reporter une publicité contraire au Code.

Ray Chepesiuk est aux commandes du CCPP depuis les 18 dernières années au titre de commissaire et de chef de la direction. Ray est diplômé en pharmacie de l’Université de Toronto et titulaire d’une maîtrise en administration des affaires internationales (commercialisation) de l’Université de la Caroline du Sud, ainsi que d’un certificat en commercialisation médicale de l’University of California, Los Angeles (UCLA). Il est également cadre d’association émérite (c.a.é.). Avant de se joindre au CCPP, il a occupé des postes dans des pharmacies en milieux communautaire, hospitalier et gouvernemental et agi au sein du conseil de l’Ordre des pharmaciens de l'Ontario. En 2009, il a été intronisé au Temple de la renommée médicale canadienne et en 1996, il a reçu une médaille des Nations Unies pour le maintien de la paix qui a conduit au prix Nobel de la paix pour tous les casques bleus américains précédents.

Nous avons contacté Ray pour le questionner sur l’année qui vient de s’écouler, sur les tendances en matière de publicité pharmaceutique et sur l’année à venir.

En 2017, le CCPP a atteint le troisième plus important volume de révisions jamais atteint. Quels sont les problèmes communs relevés par vos analystes?

A. Rien n’a vraiment changé au fil du temps. Les incidences les plus fréquentes sont les renseignements inappropriés sur la sécurité du juste équilibre, les allégations comparatives et le non-respect des modalités de l’autorisation de mise sur le marché. Un nouveau problème de plus en plus préoccupant dans l’espace numérique est l’infraction liée au recoupement de la publicité avec d’autres sources d’information.

Cinq plaintes ont été déposées en 2017, mais elles n’ont pas été réglées par un dialogue interentreprises. Elles sont donc passées en deuxième étape pour une réévaluation par le commissaire. Elles concernaient de la publicité qui n’avait pas été examinée par le CCPP. Elles ont toutes été maintenues. Ces plaintes étaient-elles de nature similaire?

A. Merci de noter qu’aucune de ces publicités ne portait le logo du CCPP. Nous avons encore un peu de travail à faire pour encourager la conformité, mais le nombre d’infractions est faible. Deux d’entre elles ont trait à des biosimilaires d’une nouvelle catégorie, et nous nous attendons à beaucoup de promotion à l’avenir. Deux autres concernent des argumentaires de vente; nous comptons sur l’industrie pour porter ce type de problème à notre attention. Enfin, trois proviennent d’entreprises membres de Médicaments novateurs Canada, ce qui est inhabituel compte tenu des activités des dernières années.

Dans votre Message du commissaire de janvier 2018, vous mentionnez que le CCPP a tenu une réunion bilatérale avec des membres de Santé Canada le 18 avril 2017, lors de laquelle vous avez partagé vos préoccupations. Quelles sont ces préoccupations?

A. Santé Canada a récemment demandé au CCPP d’examiner des documents de gestion des risques, dont le nombre a augmenté. Ils sont censés être de nature informationnelle et Santé Canada souhaite s’en assurer par un examen du CCPP. Bien sûr, la publicité sur le cannabis à usage médical profiterait d’une étude de préagrément du CCPP si Santé Canada diminuait les restrictions actuelles sur la publicité. Fait nouveau, Santé Canada fournira davantage de ressources pour la création d’un programme actif de contrôle par sa Direction des produits de santé commercialisés (DPSC). Il n’a pas été proactif dans le passé. Une augmentation de la publicité de biosimilaires et des aspects concurrentiels associés a été observée.

Chaque année, le CCPP examine environ 7 500 publicités soumises distinctement. Quels mécanismes ont été mis en place pour favoriser des examens uniformes?

A. Avec 14 réviseurs, c’est un défi d’assurer l’uniformité des révisions. Nos séances de formation exhaustive assurent aux nouveaux réviseurs amplement de soutien de la part du sous-commissaire et d’un réviseur expérimenté. Ils y acquièrent des notions sur la réglementation, la commercialisation et les communications, ainsi que, bien sûr, l’application du Code. Nous disposons de directives détaillées, de systèmes de dépôt de données électroniques et d’applications de communications qui aident les réviseurs à échanger des renseignements. Pour améliorer la rétention et l’utilisation des connaissances, les réviseurs sont responsables de quelques-unes seulement des 26 catégories thérapeutiques de produits de soins de santé. Bien qu’ils travaillent indépendamment dans leurs dossiers, ils collaborent avec les autres réviseurs de leur catégorie thérapeutique et les consultent. Enfin, nous améliorons continuellement le système de soumission de dossiers électroniques afin d’offrir de nouveaux outils qui accroissent la productivité et l’uniformité.

En janvier 2018, le CCPP a publié son Code d’agrément de la publicité dans un nouveau format numérique et interactif à http://paabcode.innovasium.com/fr/. Bien que le contenu n’ait pas changé de façon substantielle, il a été organisé selon un format plus convivial, avec des liens entre les dispositions et vers les documents correspondants de Santé Canada. Un mois seulement s’est écoulé, mais comment l’industrie a-t-elle réagi?

A. Nous avons reçu quelques observations positives, mais aucun commentaire négatif à ce jour. Nous procéderons à notre sondage annuel auprès des clients en février et obtiendrons leur rétroaction directe concernant l’application du Code et d’autres questions. Nous tirons des leçons de ces commentaires et dans le passé, ils nous ont permis d’améliorer notre offre de services aux clients.

Qu’y a-t-il à l’horizon pour le CCPP en 2018?

A. Le conseil met l'accent sur le plan stratégique qui a été développé en 2017 et mon défi est de trouver des moyens pour le CCPP d’améliorer les communications externes et de trouver des innovations pour améliorer ce que nous faisons. L’Institut canadien de la santé animale (ICSA) a approché le CCPP pour obtenir des services de révision préagrément et de règlement des plaintes. Le conseil du CCPP étudiera cette possibilité. La publicité du cannabis à usage médical serait une bonne occasion de révision préagrément si Santé Canada en autorise la publicité et si l’industrie est disposée à se conformer aux normes. Une amélioration continue du système est en cours et le sera pour une grande part de l’année 2018. Nous avons observé une corrélation entre le nombre de nouveaux avis de conformité (AC) approuvés par Santé Canada et le volume de soumissions du CCPP. Un autre facteur de confusion est de savoir si les provinces et les assureurs privés acceptent ou non ces nouveaux produits à titre de paiement, ce qui influe sur la portée de la promotion de ces produits.

L’année 2017 a été très chargée, remplie de projets innovateurs pour améliorer nos systèmes et apporter des changements transformationnels. Toutes les modifications apportées ont causé une onde de choc chez le personnel; nous étudions donc la possibilité de consolider ces nouveaux systèmes et outils afin d’améliorer nos services aux clients du CCPP. Nous espérons que les patients profiteront des services qu’offre le CCPP à l’industrie.

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